Il était une fois, on avait reçu la boite complète des pellicules photographiques de notre famille. Pour le rendre en numérique, nous avons commencé à les scanner. À un moment donné, j’avais trouvé les photos de mon grand-père qui, à mon avis, étaient très intéressantes. Ces photos étaient une partie unique de notre archive familiale. Elles étaient prises par mon grand-père, Nickolai Fëdorovitch Deyneko, lorsqu’il était en Arctique. Moi, j’étais vraiment surpris, car je ne le savais pas!
Alors, comment mon grand-père volait-il au pôle Nord?
Il paraît que, dans la période de 1977 à 1989, mon grand-père prenait des vols en avion au pôle Nord, plus précisément, aux stations dérivantes polaires (SP). Il était là-bas 8 fois! Sur ces stations polaires, il transportait la nourriture, l’équipement nécessaire à la recherche et les scientifiques polaires. Cela m’avait tellement intéressé que j’ai eu l’idée de le questionner à propos de ses vols.
À propos des Stations dérivantes polaires
Alex : Que veut dire les « stations dérivantes polaires »?
Grand-Père: La première station dérivante (SP-1) avait été débarquée en 1937 par les avions soviétiques. Dans la participation en débarquement, il y avait 5 avions en total, dont 4 avions de transport ANT-6 et 1 éclaireur. Sur la station SP-1, il y avait juste 4 scientifiques polaires. Dans le territoire Arctique, la glace se déplaçait à cause des courants marins. Elle dérivait de temps en temps. Étant donné que la station était sur la glace, on l’appella « dérivante ».
A.: Alors, pourquoi les stations s’appellaient-elles « Pôle Nord (SP) » si elles dérivent?
G-P.: Elles s’appellaient « Pôle Nord » parce que la première station a été directement débarquée au Pôle Nord. Plus tard, les stations suivantes ont suivi le même concept : Pôle Nord-2 (SP-2), Pôle Nord-3 (SP-3) et, etc. En 1989, la SP-31 a été débarquée, puis, la SP-32 en 2000. La station avec la durée de vie la plus longue que je connais était la SP-22, elle a existé à peu près 7 ans!
A.: Donc, elles n’étaient pas immortelles?
G-P.: Non, pas toutes. Par exemple, SP-22 ne sortait pas dans les eaux chaudes, et puis, elle était toujours dans l’eau où la glace ne se fond pas. SP-22 existait pendant longtemps, parce qu’elle était sur un iceberg qui s’était désassocié du Groenland. En Arctique, l’épaisseur normale de la glace âgée d’un an est environ deux mètres.
Les grandeurs de la glace (ou d’iceberg), sur qui était placée la station SP-22, étaient 7×3,5 kilomètres et l’épaisseur était environ 35 mètres.
A.: Est-ce que vous savez que faisaient les scientifiques polaires et sur quoi ils recherchaient?
G-P.: Premièrement, l’océan Arctique se nommait entre les scientifiques comme « la cuisine de la météo » car là-bas se formaient les cyclones et les anticyclones sur lequels on devait étudier. En outre, les scientifiques s’intéressaient aux questions : c’est quoi la glace, quelle sont les sortes de poissons qui y existaient, microorganismes, etc. Tout cela avait besoin de la recherche. Aussi, ils avaient étudié le sol, le ciel, plus précisément l’aurore polaire : quand ça arrive et pourquoi.
A.: Combien de scientifiques travaillaient sur les stations polaires?
G-P.: Sur la première station, il y avait quatre scientifiques. Ensuite, c’était six… Je ne les avais pas tous vues. Puis, sur chaque station, les gens essayaient d’avoir 1 ou 2 chiens. Pourquoi? Le météorologue de chaque station devait sortir pour annoter les indications des instruments à chaque deux heures. Pour sa sécurité, il apportait avec lui, un chien qui pouvait le prévenir au cas de l’approchement d’un l’ours polaire. Si l’ours était dans les parages, le météorologue apportait le pistolet lance-fusée qu’il pouvait utiliser pour lui faire peur ainsi que pour lancer un signal de détresse. Pourquoi pas un fusil? Tout simplement parce que l’ours polaire était inscrit dans le livre rouge.
A.: Qu’est-ce qu’il fallait faire pour faire partie de l’équipe polaire?
G-P.: Premièrement, il fallait avoir une profession appropriée. Et, il fallait avoir une bonne endurance au froid – pour ne pas avoir froid bien sûr.
A.: Qu’est-ce qu’ils mangeaient au Pôle Nord?
G-P.: À l’aide de notre avion, mon équipe et moi, on y colportait de la nourriture. En passant, il y a un cas intéressant. Une partie de notre cargaison était parfois les pommes-de-terre. Lorsqu’on les transportait, on les isolait bien du froid avec les housses de moteur afin d’éviter qu’elles gelèrent. Un jour, en amenant les pommes-de-terre dans un aéroport (je ne me souviens plus lequel), le commandant du ravitaillement les avait laissées là-bas. Ainsi, les patates furent complétement gelées! Donc, lors de la transportation des pommes-de-terre sur la station polaire, il nous juga responsable des patates gelées. J’ai même pris en photo après qu’on ait balayé l’avion du reste des patates.
Les pommes-de-terre étaient livrées par l’avion de St-Petersbourg! Au début, les patates étaient apportées à Yakutsk, ensuite elles étaient conduites vers un aéroport, puis acheminées jusqu’à l’aéroport alimentant les stations polaires, et enfin, le reste des patates arrivait sur une station des stations polaires.
Bien sûr, les pommes-de-terre n’étaient pas la seule nourriture qu’on distribuait. On transportait aussi d’autres aliments qui avait besoin de la chaleur. Elles étaient réchauffées par l’air chaud du moteur de l’avion. À l’exception des vivres, on s’occupait également de colporter divers livraisons, par exemple, les ballons du gaz.
A.: Où habitaient les explorateurs polaires?
G-P.: Ils habitaient dans des maisons préfabriquées en panneaux: l’extérieur était composé de feuilles de plaçage, dedans – matériaux d’isolation thermique. Ces habitations étaient fabriquées spécialement pour eux.
Sur la photo d’en bas, sur une place symbolique nommée « Vladivostok », je me tiens debout devant les demeures où logeaient les explorateurs polaires de la station SP-22. Cette place a été appelée peut-être quand les explorateurs polaires débarquèrent du bris-glace Vladivostok. C’est une résidence préfabriquée. Double feuille de placage et en dedans c’est un isolant thermique comme le plastique cellulaire. Ils creusaient un trou dans la glace et gardaient leur nourriture ent en meme temps ce la la protegeait des ours.
A.: Avec leurs familles ou c’était leur déplacement?
G-P.: C’était un déplacement de 3 mois jusqu’à 1 an.
A.: Combien de temps y étaient-ils?
G-P.: Certains restaient jusquà 1 an. On les transportait, par exemple, au moment où ils s’envolaient en congé.
A.: Y avait-il des gens qui se perdaient au Pôle Nord?
G-P.: C’est les premiers explorateurs polaires qui se perdaient. Malheureusement, en explorant le Pôle Nord, ils moururent de faim, mais c’était avant le temps soviétique.
A.: Les stations polaires étaient-elles toutes connues?
G-P.: Pas vraiment. La deuxième station (SP2), par exemple, qui était surnommée « la dérivante de l’est » ou « le point №36 », était débarquée dans les années 1950. Personne ne savait à propos de ses travaux ou de sa fonction. Pendant 4 ans, elle était une site sensible qui était également utilisée dans les buts militaires.
À propos des vols sur les stations polaires dérivantes
A.: Quelle la durée en moyenne du vol?
G-P.: Sept heures pour aller et revenir. Quand on volait vers les stations, ça prenait plus de temps, car on était avec une cargaison qui rendait l’avion plus lourd.
A.: Après votre arrivée sur une des stations polaires, dormez-vous là-bas ou repartez-vous immédiatement?
G-P.: Non, on volait vers les aéroports d’alimentaton où on s’y couchait. Comme nous dûmes garder notre avion au chaud, on ne dormait pas dans les station polaires, car, là-bas, il n’y avait rien pour le réchauffer. C’est pourquoi on s’y arrêtait juste pour une heure afin d’éviter de refroidir les moteurs. Ainsi, on exécutait les vols par deux équipages. Pendant qu’on se reposait, l’autre groupe pilotait l’avion.
A.: Dans quels aéroports chargiez-vous votre avion?
G-P.: Lors de notre premier vol vers la station polaire <<22>>, on se chargeait dans l’aéroport <<Cherskii>>. Puis, en 1979, on volait <<Pevek>> des deux stations, SP-22 et SP-24 . Elles étaient tellement proches que l’aller-retour entre eux durait à peu près deux heures ou une heure. On faisait le vol par deux essais, une fois sur la première station, retour, et sur la deuxième station. Au debut volait un equipage et l’autre par après. Après en Novembre 1979 on volait sur SP-22 et SP-24 des l’aeroport Chokurdakh.
A.: Est-ce qu’il faisait froid sur la station polaire?
G-P.: On volait en Avril et en Novembre, car, pendant ces mois, la météo était plus ou moins calme. En hiver, il faisait à peu près -20C à -30C. En Avril, c’était plus chaud, il faisait environ -10C, mais la neige commençait à fondre seulement en Juillet à Août. Parfois, il y avait lieu des inondations qui causaient de grands lacs d’environ 100 mètres. Les explorateurs polaires devaient percer les trous dans la glace pour aider l’eau à s’écouler en bas. Les maisons sur la station polaire étaient construites en élévation pour ne pas être inondées.
A.: Comment les équipages ont été sélectionnés pour les vols au Pôle Nord?
G-P.: Je ne sais pas comment marchait la « sélection ». Je pense que la personne ne devait pas être bavarde. Peut-être que les cadidats étaient vérifiés par <<KGB>>. Je ne sais pas pourquoi j’étais choisi, probablement parce que j’avais réussi à satisfaire leur conditions. Ils m’ont juste dit que j’étais inclus dans l’équipage. Deux équipages s’occupait du vol de l’avion et deux autres groupes étaient en réserve au cas où si quelqu’un tombe malade.
A.: Est-ce qu’il fallait avoir une formation spéciale pour participer aux vols?
G-P.: Bien sûr! On suivait une formation théorique. Par exemple, on étudiait la circonstance d’atterissage d’urgence. Comment trouver les le nord, sud, est, ouest juste avec nos montres, comment obtenir de l’eau et comment alarmer. Ils nous enseignait s’evacuer de l’avion qui était atterit sur l’eau, car il flotte environ deux minutes. Chaqu’un avait un objet à évacuer par exemple si l’operateur de T. S. F. évacuait le télégraphe sans fil, moi j’evacuais la nourriture. Il fallait savoir faire du ski. Il y avait 10 paires de ski sur l’avion!
A.: Les motoneiges, étaient-ils outilisés?
G-P.: Les motoneiges… quand on transportait l’essence sur l’île de Jokhov (on se couchait là-bas) il y avait un motoneige. Sur les stations polaires j’avais pas vu les motoneiges.
A.: Avez vous reçus les vetments speciales pour voler en Arctique?
G-P.: D’habitude je volais dans les bottes de laine mais il y avait les bottes speciales pour les temperatures extremment froids pour chaqu’un des membres dans l’avion. On recevait les vestes et des pantalons de pilote fait de cuir.
A.: Y-avait-il un aerodrome dans les stations polaires?
G-P.: Il y avait un piste d’atterisage nettoyé (balayé de neige), les feux sur les côtés, 1 km avant la piste il y avait un lumiere criard clignotant. Grâce à generateur il y avait de l’electricité. Il n’y avait pas de l’equipement qui nous aidait à naviguer comme à l’aeroport normal, on s’atterisait à l’oeil. Je me souviens un fois on atterissait, les nuages étaient tres bas, quand on a vu le piste d’atterissage elle était perpendiculaire et on devait faire un deuxième essai.
A.: Le revêtement de la piste était composé juste de la neige ou il y avait quelquechose d’autre?
G-P.: Il y avait de la glace! L’avion ne glissait pas car on freinait pas avec le roue mais avec les moteurs. La piste était de 500 mètres. C’était impossible de le fabriquer à la main, car il y avait juste environ 10 personnes. Alors elle s’aplatissait à l’aide du tracteur
Quand on faisait une evacuation d’urgence de SP-24, chez euz ils avaient un grand bulldoze, mais on pouvait pas le transporter avec nous et il avait resté avec les barrils d’essence. Elles étaient connectés avec le bulldozer pour qu’il fonctionnait et que son moteur combustait toute l’essence. La station électrique fonctionnait aussi pour epuiser la quantité d’essence dans les buts écologiques et dans le cas si on devait evacuer quel que chose de plus.
A.: Dans quel but vous avez une carbine? Je l’avais vu sur les photos.
G-P.: À bord on avait une carabine, un lance-fusée et beaucoup d’autres outils dans le cas d’atterissage d’urgence, mais les balles de la carabine et de deux pistolets étaient dans le disposition de notre commendant de l’equipage. Le commendant avait permis à nous de se prendre en photos avec des armes, mais dans l’avion tout se gardait dans un coffre-fort.
A.: Je regarde sur votre photo (en bas)… que ce qu’elle represente?
G-P.: Ce sont des hummocks (crêtes de comression de la glace).
G-P.: C’était interessant de les observer. Parfois ils sont à la hauteur du batiment à deux éages. Quand une banquise se fonce sur une autre, elles forment ces crêtes.
A.: Les vols au Pole Nord, avaient-ils une reputation dangereux?
G-P.: Dans quelque sorte, oui. Biensûr qu’ils sont plus dangereux que les vols normales, avant tout, dans l’Antarctique il n y avait pas des aerodromes de secours.
A.: Que ce que vous faites sur la photo (en bas)?
G-P.: On était arrivé sur l’île de Jokhov et là on était coincé. Notre moteur avait gelé et il fonctionnait pas, ils fallait le rechauffer.
Pour cela, sur une machine specialise (MP-22) qui fait ce travail dans les circonstances du Nord, était livre par une autre avion. Elle était une machine avec 6 manches dans les quels l’air chaud passe, qu’elle fabrique à l’aide des son équippement de combustion de kerosine.
Aussi il y avait ces tentes interessantes sur l’Île de Jokhov(en bas).
Et comme ça à l’aide de cet archive des photos j’avais connu les moments vraiment interessants de la vie de mon grand-père Nikolai Fedorovich. Je suis très fier de lui!